top of page
La médiation selon Feuerstein

Reuven Feuerstein  (1921-2014) - Pédagogue israélien

L'enfant à la capacité de modifier ses structures de pensée sous l'effet de la médiation.

La médiation selon Reuven Feuerstein

Pour R. Feuerstein, l’exposition directe d’un individu aux stimuli issus de son environnement ne saurait, à elle seule, expliquer son développement comme personne intelligente et modifiable. Ce développement nécessite que des médiateurs, le premier étant la mère, jouent le rôle d’intermédiaires entre la réalité (dont les produits matériels, les outils verbaux et symboliques, les savoirs, la culture…) et l’individu. Le rôle de ces médiateurs consiste à organiser les événements « afin de leur conférer un certain sens, une certaine signification cognitive et émotionnelle », à créer des « milieux modifiants » visant à contraindre l’individu à utiliser ses capacités d’adaptation (1).

 

La médiation doit répondre à des critères précis et observables appelés « critères de médiation», qui sont des comportements mis en place par l'adulte dans la relation.

 

Parmi les 12 critères de médiation, les 5 premiers sont déterminants pour définir une relation comme médiatisée, c'est-à-dire de nature à amener un changement dans la structure cognitive : ses attitudes, ses fonctions, ses valeurs.

  1. L’intentionnalité et la réciprocité. Il s’agit de la part du médiateur de manifester son intention et son désir d’éduquer en attirant l’attention et en provoquant la vigilance du sujet par rapport à une situation significative.

  2. La transcendance. Par rapport à une situation d’apprentissage, le médiateur cherche à induire un raisonnement de généralisation et de recherche du sens, au delà de l’expérience concrète et immédiate.

  3. La signification. Le médiateur incite à la recherche d’explicitation.

  4. Le sentiment de compétence. Le médiateur encourage sans démagogie, en manifestant une attitude de confiance dans les capacités de l’apprenant et en incitant ce dernier à se surpasser.

  5. La régulation et le contrôle du comportement. Il s’agit le plus souvent, dans ce domaine, pour le médiateur de favoriser chez l’apprenant le contrôle de l’impulsivité dans la réalisation d’une tâche ou la résolution d’un problème, et d’encourager l’exploration calme et rationnelle des données d’une situation.

  6. Le comportement de partage. Le médiateur valorise ce qui va dans le sens de la sociabilité et des relations de coopération.

  7. La différentiation individuelle. Il s’agit d’amener l’apprenant à reconnaître ses propres particularités, à mieux se connaître tout en éprouvant son appartenance à un groupe.

  8. La projection et la planification. La médiation consiste à favoriser un fonctionnement structuré à l’aide d’objectifs.

  9. La confrontation aux défis, la recherche de la nouveauté et de la complexité.

  10. La conscience de la modifiabilité. La notion de modifiabilité employée par Feuerstein recouvre l’idée d’une toujours possible transformation de la structure mentale d’une personne, de son profil intellectuel. La conscience de sa propre modifiabilité chez un apprenant suppose de la part du médiateur une croyance profonde dans la capacité de chaque individu de se développer et d’aller au delà de ses propres limites.

  11. Le choix de l'alternative optimiste. Un cadre positif pour agir dans la confiance et la sérénité.

  12. Le sentiment d'appartenance. La connaissance et la reconnaissance des cercles d'appartenance et la capacité à poser des actes.

(1) pour en savoir plus : fiche du Guide des compétences clés

bottom of page